Avec Céline Marin, Maxime Parodi, Jacqueline Gainon, Favret & Manez, Racca Vammerisse et Bertrand Cochard, l'auteur du texte "Le regard déraciné" qui accompagne l'exposition.
Cette exposition, Les jardins du regard, est née du désir de développer, comme on cultive ensemble un lopin de terre, un projet collectif qui s’ancre dans notre expérience partagée du paysage méditerranéen. Si les affinités aident à une certaine connivence, nous partagions chacun, dans nos pratiques individuelles, un intérêt prononcé pour le végétal.
Cet attrait est sans doute enraciné dans notre imaginaire par la foisonnante et peu domptable nature présente dans notre région de résidence qu’est la Côte d’Azur. La vie se joue hors les murs une large partie de l’année et le jardin est un écrin de choix de rencontres et de rêveries. Rares sont ces lieux parfaitement domestiqués, créant des porosités entre espace privé et espace public, la végétation débordant quasi systématiquement des limites initiées par l’homme.
Ces enclos végétalisés dans l’organisation urbaine écrasée de chaleur deviennent des points de régulation voire même de survie quant aux enjeux climatiques qui s’annoncent. Le jardin quitte ainsi progressivement sa dimension d’agrément pour celui indispensable au maintien de la vie au sein de l’espace urbain. Dans ce changement de paradigme, nos pratiques cherchent à sonder les interstices dans lesquel cette nature, par sa capacité à déjouer la planification urbaine, s’exprime et ensauvage nos pensées.