Née en 1967, vit et travaille à Nice.
Après une carrière de cavalière professionnelle et une pratique sculpturale animalière en bronze fort collectionnée, Nathalie Quinton s’installe en 2011 à Vallauris (haut lieu de la céramique française) où elle développe un travail artistique en céramique. Parallèlement, elle est l’assistante de l’artiste céramiste Marc Alberghina de 2013 à 2022.
En 2014, elle réalise sa première exposition personnelle dans les espaces parisiens de Tara Expédition (bateau scientifique financé par la Fondation Agnès B) où elle présente un travail de modelage émaillé lié à une recherche de forme et de couleur en dialogue avec les jardins aquatiques coraliens.
En 2019, elle invite dix photographes à dialoguer avec ses œuvres dans une exposition intitulé « Toc Toc Toc » à la Plus Petite Galerie du Monde (ou presque) de Roubaix (Fr). Elle met ainsi en scène son travail céramique où loup, trois petits cochons, rôti et autres cochonnailles se retrouvent comme dans un postulat renversé de la personnification animal des contes. Elle nous questionne sur les principes moraux de « qui peut manger qui » surtout si c’est bien cuisiné ! Un univers onirique et satirique en regard au réalisme concret des portraits photographiques de cochons trépassés.
En 2021, elle est invitée par VGO associates à participer à une exposition collective à la Galerie Lise Braun, St Tropez (fr). Elle y présente des pièces dont le bestiaire marin revisite l’histoire des barbotines de la Côte d’Azur inspirées du céramiste Bernard Palissy (1510-1590).
En 2023, dans une exposition collective avec Lionel Decamps et Michel Cohen à la Plus Petite Galerie du Monde (ou presque), Roubaix, elle expose une série de pièces dont la dramaturgie s’appuie une nouvelle fois sur le récit conté, ici celui de la petite sirène. Un travail « d’après nature » qui nous interroge sur nos attachements et nos renoncements.
En septembre 2023, elle intègre le programme MOINES KAOLIN du Logoscope - Laboratoire de recherche et création à Monaco. Depuis 2018, celui-ci s’appuie sur une approche à la fois historique, sociale, technique et artistique des productions céramiques de la Côte d’Azur avec un focus sur trois hauts lieux - Monaco, Vallauris, Menton - à partir du 19e siècle. Il façonne un travail de mémoire des héritages au service de réalisations actuelles et plurielles. Il est composé de créateurs, scientifiques et théoriciens nationaux et internationaux relevant de l’ensemble des domaines abordés.
Le travail de Nathalie Quinton s’inscrit dans une histoire des formes de la représentation de la nature mais aussi dans la dimension humaniste voir spirituelle du lien que nous entretenons avec elle : un travail « d’après nature (humaine ?) ».
Dans un dialogue entre la pratique de la sculpture et celle de la céramique, Nathalie Quinton convoque l’intelligence de la main qui la conduit à un travail de textures que seuls les émaux ou la glaise, sont à même de lui offrir : humide, sec, profond, brillant, soyeux, coloré, irisé, mat, granuleux (…). Elle trouve alors les correspondances entre les matières alchimiques de la Terre et assoir ainsi son principe de réalité.
Ses recherches sur les émaux nourrissent un univers figuratif inspiré de l’histoire de la céramique méditerranéenne et paysanne dont elle est issue. Habité de Bêtes, végétaux, terrestres et marins, elle met en scène un bestiaire en employant une forme de dramaturgie pour venir inscrire une dimension expressive porteuse de récit. Dans une dualité entre nature et culture, elle transfigure alors mythes, contes et actualités. C’est dans cette dynamique qu’elle met en écho nos héritages, de la céramique animalière en passant par l’œuvre de Bernard Palissy à l’installation contemporaine : un medium à la croisée des arts populaires et des arts savants.
C’est avec un esprit de synthèse soucieux qu’elle nous interroge sur les grandes questions qu’affrontent nos sociétés. Elle nous interpelle sur l’écueil du renoncement à ce que nous sommes vraiment !